Le ministère syrien de la Justice a rejeté dans les termes les plus vifs « la rumeur » largement répandue sur le web qui accuse le gouvernement syrien « d’avoir exécuté 13 000 prisonniers à Saidnaya », une prison située au nord-est de Damas.
« Ce que certains médias, tendancieux et prompts à provoquer une effusion de sang en Syrie, ont rapporté sur la prison de Saidnaya est un pur mensonge. Ces médias ont mis à profit un rapport d’Amnesty International. Le système juridique en Syrie n’émet aucun verdict avant la tenue d’un procès et cette allégation basée sur de fausses informations ne vise qu’à ternir l’image de la justice et de l’État syriens, et ce, juste après les victoires remportées par l’armée sur le terrain, victoires qui coïncident justement avec les progrès sensibles réalisés en termes de réconciliation nationale et de désarmement des groupes armés.
Ce genre d’accusation cherche à réaliser les objectifs que les groupes terroristes se sont montrés incapables de réaliser en plus de cinq ans de guerre sanglante », lit-on dans le texte.
Le ministère de la Justice revient sur des allégations qui accusent les autorités pénitentiaires syriennes « d’avoir exécuté des magistrats, des avocats et des juristes à Saidnaya » et écrit : « C’est une accusation extrêmement contraire à la réalité et écœurante, car les magistrats en Syrie font partie de la couche la plus respectée de la société. Leurs noms sont connus non seulement des milieux juridiques, mais aussi des gens de la rue et personne ne pourrait les atteindre. »
Dans le cadre des pressions croissantes exercées sur le gouvernement syrien et qui font écho à ses victoires militaires, l’ONG Amnesty International a récemment publié un rapport où elle accuse Damas « d’avoir exécuté sans procès entre 2011 et 2016 quelque 13 000 prisonniers dans la prison de Saidnaya au nord-est de Damas ».
Cette fausse information est diffusée au seuil d’un nouveau round de négociations syro-syriennes à Genève et alors que les discussions à Astana, qui se sont déroulées en deux étapes et sous l’égide de l’Iran, de la Russie et de la Turquie, ont abouti et que les parties sont tombées d’accord sur des plans entiers du mécanisme destiné à maintenir et à élargir la trêve à travers tout le territoire syrien.
Des accusations de massacre, de génocide et d’emploi supposé d’armes chimiques par le gouvernement syrien contre sa propre population sont monnaie courante dans les médias atlantistes, mais elles restent souvent sans effet : le gouvernement syrien est plus que tout autre État du monde sous la loupe de sa population qui, en dépit de toutes ces allégations, continue de soutenir son président.
Des accusations similaires dans les années précédant le début de la guerre en 2011 ont poussé le gouvernement syrien à libérer des prisonniers salafistes et takfiristes et ces gens ont par la suite été recrutés pour créer le noyau des groupes terroristes qui mettent à feu et à sang la Syrie depuis 2011. Dans ses rapports, Amnesty International n’évoque pas ou peu la situation des prisonniers dans les pays alliés de Washington, comme l’Arabie saoudite ou Bahreïn.